On nous a fait parvenir une étude sur le voyage en solo des femmes qui met en lumière les ressorts profonds de cette tendance et son impact sur l’émancipation des voyageuses. Nous avons décidé de publier brièvement ses conclusions, car ils nous semblent pertinents pour l’avenir de l’industrie touristique. Par ailleurs, nous avons abordé le sujet a plusieurs reprises et vous pouvez aussi consulter les articles que vous trouverez en bas de page.

Voici le texte du communiqué:
« Une étude inédite révèle comment le Backpacking en solo constitue un véritable vecteur d’empowerment pour les femmes. Mais, à leur retour, les voyageuses en solo, se trouvent souvent en décalage avec leur entourage. À l’heure où le nombre de femmes voyageant seules n’a jamais été aussi élevé – passant de 54 millions en 2014 à 138 millions en 2017 selon l’organisation mondiale du tourisme – cette étude menée par Magali Trélohan, professeure associée en marketing à l’EM Normandie, en collaboration avec Joëlle Lagier et Nathalie Montargot, professeures à Excelia Business School, met en lumière les ressorts profonds de cette tendance et son impact sur l’émancipation des voyageuses.

Trois dynamiques vers l’empowerment : découvrir, partager, affronter
À travers des entretiens approfondis menés auprès de femmes de 23 à 47 ans parties seules en Asie, Amérique du Sud, Europe de l’Est ou sur les routes de France, les chercheuses identifient trois aspects clés du voyage en solo :
- La découverte : s’ouvrir à l’inconnu, mais aussi à ses propres ressources. Les voyageuses témoignent d’une prise de conscience de leurs capacités, bien au-delà de leurs attentes initiales.
- Le partage : les réseaux sociaux et communautés en ligne jouent un rôle crucial. Les échanges entre voyageuses, en ligne ou sur la route, facilitent la transmission d’expériences, l’entraide et la solidarité féminine.
- L’affrontement : peurs, dangers, incertitudes… Voyager seule, c’est apprendre à lire les situations, à se faire confiance et à s’affirmer. Ces confrontations forgent une nouvelle confiance en soi et une capacité d’adaptation accrue.

Un accélérateur de transformation identitaire
L’étude révèle que le voyage en solo agit comme un véritable accélérateur de transformation intérieure. Hors des rôles sociaux habituels, les femmes interrogées se réapproprient leur identité, expérimentent de nouveaux comportements et s’autorisent à être plus libres, plus confiantes, plus souples. Le Backpacking devient ainsi un espace d’émancipation, où l’on s’affranchit des normes de genre et où la sororité donne des ailes.
Pour Magali Tréholan, professeure associée en marketing à l’EM Normandie « le voyage en solo s’est révélé une expérience profondément transformatrice pour l’ensemble des personnes interrogées. Ces évolutions positives ont eu pour corollaire un décalage avec leur entourage une fois les voyageuses rentrées chez elles. »
Le décalage post-voyage apparait parce que leur identité se reconstruit pendant le voyage. Elles deviennent, en quelque sorte, de nouvelles personnes plus confiantes en elles, dotées de nouvelles compétences et elles portent un nouveau regard sur le monde. Cette évolution et ce cheminement qui les transforment, l’entourage ne le perçoit pas nécessairement à leur retour, créant ainsi un décalage dans les relations, voire une certaine incompréhension.

Une école de la liberté et de la confiance
Au-delà de l’expérience individuelle, les récits des voyageuses interrogent la société sur la place du voyage dans la construction de soi au féminin. Loin d’être une fuite, le voyage en solo est perçu comme un choix fondateur, une école de la liberté qui mérite d’être reconnue comme telle. Les chercheuses appellent à repenser les politiques de tourisme et les dispositifs d’accompagnement pour soutenir ces parcours : hébergement sûr, accès à l’information, soutien local. »
Pour accéder à l’étude complète, vous pouvez vous adresser par mail à : smorgon@em-normandie.fr ou lionelguerinpress@gmail.com.