29 mars, 2024
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Une destination, une chanson : Amsterdam, de Jacques Brel

Une amie prof de français dans un lycée en banlieue strasbourgeoise m’a fait part d’un commentaire d’un élève qui trouve que Brel « en fait des tonnes » quand il chante. J’ai voulu donc savoir si elle avait choisi la vidéo Youtube d’Amsterdam pour illustrer la figure rhétorique de l’hyperbole. Et si l’élève en question était un amateur de rap. Car, en matière de gesticulation, ce bon vieux Jacques a bien fait des émules !

« C’est une chanson qui évoque les senteurs de la liberté et de la révolte », m’a dit-elle, encore une enseignante qui tente à tout prix que ces ados, trop mous à son avis, se réveillent. Les images de la chanson sont belles, oh oui, elle fait le plein de métaphores qui se prêtent à merveille pour la compréhension des textes. Je reste tout de même perplexe sur le fait que ces jeunes, éloignés de la mer, puissent accrocher à la description de la vie farouche d’un port à travers l’odorat. Mais j’ai peut-être tort, car si ce n’est pas la morue qui les accrochera, on peut toujours compter sur la frite et la bière…

Moi, mis à part les bordels, de l’Amsterdam de Brel, je ne reconnais pas grand-chose. Même pas un coffee-shop de mentionné, quelle délusion. C’est peut-être qu’Amsterdam n’est plus le port majeur de la Hollande et que l’ambiance redoutable des « berges mornes » a déménagé à Rotterdam ? Va savoir. La seule chose d’indomptable que je perçois aujourd’hui dans la capitale c’est le climat, les cyclistes déchaînés et les hordes de touristes complètement pétés. Le reste, c’est plutôt coquet, cossu même. Et cher.

J’apprécie cette ville en escale réduite, car elle m’a l’air d’être très exclusive. J’aime les rues d’Amsterdam pour ses immeubles en briques, ses maisons étroites, ses fenêtres sans rideaux et ses bateaux amarrés au bord des canaux. Les tramways me plaisent aussi, comme le gouda au cumin, Jérôme Bosch et la sublime lumière de la salle du Rijskmuseum où est exposé « La ronde de nuit » de Rembrandt. Je parle de la lumière, car je n’ai jamais pu m’approcher du tableau, tellement il y avait du monde (je sais, c’est bien plus puéril que le « soleil craché » de Brel, mais oh, tellement vrai). J’adore les sandwichs préparés avec des petits pains aux graines. Et le musée ethnographique, ainsi que les restos indonésiens qui proposent des rijstaffel, parce que j’ai l’impression de faire deux voyages en un. Toujours mieux que d’aller à Vesoul… faute de pouvoir se rendre sur les Marquises.

C.A.T.

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