19 avril, 2024
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Une destination, une chanson : aujourd’hui, un groupe australien …

En anglais, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont connues sous le nom de down under, c’est-à-dire, les pays aux antipodes géographiques du Royaume-Uni, une sorte de mère patrie de ces deux nations de l’hémisphère sud que l’on regarde « la tête à l’envers ». Et c’est justement le groupe australien Men at Work qui a repris l’appellation pour en faire un tube qui devenue depuis presqu’un hymne national officieux.

La chanson date de 1981, c’est-à-dire, un an après le lancement de la chaîne musicale MTV qui avait déjà commencé à imposer la mode des clip vidéo artistiques pour faire la promotion des groupes de pop et de rock anglo-saxons à travers des looks et des cadres de tournage très étudiés. Le succès de Down under fut imminent : la mélodie était joyeuse et entrainante -grâce à la mélodie douce jouée à la flûte ou pipeau- et se prêtait bien pour la mise en scène du groupe dans des situations loufoques comme celle du sandwich au Vegemite, une pâte à tartiner à base d’extrait de levure de bière (semblable au Marmite britannique) à la saveur salée et fermentée très forte, plutôt un condiment pour relever les sauces et faire du bouillon qu’une bouillie à badigeonner sur des toasts.

Le fameux plagiat entre Down Under et Kookaburra

Mais ce sera exactement à cause du fameux pipeau que le groupe connaîtra une forte mésaventure. En 2009, bien après leur succès international, la maison de disques Larrakin Music, qui détenait les droits d’auteur de la chanson pour enfants Kookaburra (le nom d’un oiseau endémique de l’Australie), composée en 1932 par la professeure de musique Marion Sinclair, demanda le groupe pour plagiat de la mélodie jouée à la flûte. Le verdict les condamna à payer 100 000 dollars australiens correspondants au 5% des droits d’auteur rétroactifs à 2002, plus la coquette somme de 4,5 millions de dollars pour les frais de procès et avocats.

Pour ne pas contredire la légende des rockeurs qui meurent jeunes, le musicien Greg Ham, compositeur du morceau, vit son état de santé s’aggraver à partir du verdict et décéda en 2012, à l’âge de 58 ans. Le chanteur Colin Hay déclara par la suite que le procès avait été très traumatique pour son ami, car Ham était persuadé qu’on se rappellerait de lui comme un pilleur. Ham argumentait que, de son vivant, la professeur Sinclair connaissait le morceau et ne tenta aucun procès, car manifestement il n’y avait pas de ressemblance entre les deux mélodies. Et qu’il a fallu que Sinclair disparaisse pour que les avocats du label fassent valoir ces droits post-mortem de manière assez malhonnête.

Quoi qu’il en soit, l’histoire de la fortune et de l’infortune de cette chanson restitue certains éléments culturels typiquement australiens ainsi que l’esprit joyeux d’une bande de pop-rock sur la route hippy de ce pays-continent à bord d’une Combi -le van mythique de VW- avec leurs têtes pleines de Zombi -le nom qu’on donne à la marihuana down under-. Le rêve d’un voyage en toute liberté, avec l’impression que l’on peut partir de suite au bout du monde, dès les premières notes du synthétiseur et les attaques de la flûte traversière… qui n’a rien d’un pipeau !

C.A.T.

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