19 avril, 2024
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Europe : les frontières sont-elles de vraies passoires ? On vous livre un témoignage !

Le gouvernement a mis à jour, jeudi 24 juin, au soir sa liste des pays où il est possible de voyager selon le critère des trois couleurs : vert où le virus circule peu, orange où il circule de façon active mais dans des proportions maîtrisées, et rouge où on ne peut se rendre qu’à l’aide d’un motif impérieux. La liste des pays en vert s’allonge et il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. Par contre, il reste de nombreux pays en rouge. Pourtant, on voit arriver des touristes de ces zones qui ne sont absolument pas contrôlés. On vous livre le témoignage d’une personne venant d’Argentine.

Les bonnes nouvelles …

Parmi les pays verts, on a vu arriver dix nouveaux pays dans la liste du gouvernement, portant leur nombre total à 17. Il s’agit de l’Albanie, l’Arabie saoudite, la Bosnie, Hong Kong, le Kossovo, la Macédoine du Nord, la Serbie, Taïwan et le Vanuatu. Etaient déjà présents notamment les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Canada, Singapour ou encore Israël, le Japon et le Liban, sans oublier les pays de l’Espace européen (UE, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Saint-Siège). Pour ces pays-là, il est demandé à l’arrivée en France seulement une preuve de vaccination ou un test PCR négatif.

Nouveaux pays en rouge

Enfin, pour les pays en zone rouge, où le virus circule activement, il faut pour arriver en France un motif impérieux ou de santé relevant de l’urgence, ou encore un motif professionnel. Il est demandé également un test PCR négatif de moins de 48 heures, une attestation sur l’honneur et s’engager à s’isoler une semaine sur le territoire français. En cas de non-vaccination, une quarantaine de dix jours est imposée et surveillée par les forces de sécurité. Pour quitter la France vers un pays rouge, il faut également un motif impérieux d’ordre personnel ou familial. Les pays en zone rouge sont les suivants : l’Afghanistan, l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Bahreïn, le Bangladesh, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, la Guyane, l’Inde, les Maldives, la Namibie, le Népal, le Pakistan, le Paraguay, la Russie, les Seychelles, le Sri Lanka, le Suriname, l’Uruguay. La Russie, la Namibie et les Seychelles ayant rejoint cette liste le 23 juin. La plupart des pays « Schengen » applique la même recette (en principe)

Aéroport de Buenos Aires

Témoignage d’une passagère en provenance de Buenos Aires

“Chers messieurs,

Je tiens à témoigner de mon voyage du mercredi 23 juin dernier entre l’aéroport d’Ezeiza à Buenos Aires et l’aéroport de Turin sur la compagnie aérienne Iberia avec escale à Madrid. Etant donné qu’Alitalia, la compagnie nationale, n’assure plus la liaison, j’étais obligée de choisir entre Iberia, Air France, KLM ou Lufthansa pour effectuer ce déplacement. De loin, la compagnie espagnole proposait des prix plus alléchants, ainsi qu’une escale plus courte.

Le but de ma lettre est d’informer d’autres passagers via la presse spécialisée sur les démarches administratives sanitaires requises par les trois pays pendant mon déplacement et, par ce biais, témoigner de la différence entre les conditions demandées avant l’embarquement et les contrôles réels que j’ai observé dans les trois aéroports.

Etant en transit à l’aéroport de Madrid, mais vu que l’Espagne était la porte d’entrée en UE, j’ai dû compiler plusieurs types de formulaires avec des informations sanitaires. Le site d’Iberia était très clair et complet à ce propos, avec un chapitre consacré à chaque étape du voyage avec les liens où télécharger les documents obligatoires. Voici le récapitulatif de mon expérience pas à pas, avec les observations que je trouve les plus pertinentes:

  • Pour quitter le territoire argentin, le site d’Iberia communiquait que les autorités locales demandaient une « déclaration sur l’honneur » (https://ddjj.migraciones.gob.ar/app/home.php ) sur l’état de santé des passagers (à remplir online), ainsi qu’un test PCR négatif (effectué sous les 48h avant l’arrivée à Madrid) à présenter à l’aéroport avant l’embarquement. Dans mon parcours, on ne m’a demandé aucun de ses deux papiers ; dans la file d’attente pour l’enregistrement, un employé de la compagnie m’a seulement posé la question pour savoir si j’avais le code QR du document sanitaire espagnol, sans le vérifier de visu.
  • Puis, pendant l’enregistrement des bagages, l’employée du comptoir d’Iberia m’a sollicité le code QR du document sanitaire pour entrer sur le sol italien (https://app.euplf.eu/#/) . Elle a juste constatée que je l’avais, et m’a remis ma carte d’embarquement. Aucun autre contrôle sanitaire ni prise de température, ni à la police des frontières, ni avant de monter dans l’avion.
  • Durant le vol, les hôtesses ont distribué le formulaire sanitaire espagnol (https://www.spth.gob.es/faq?tab=1 celui qui octroi le code QR) pour les passagers que ne l’auraient pas rempli auparavant. Tiens, me dis-je, étant donné que les informations online du Ministère de la Santé espagnol précisaient justement que pour obtenir le QR et ne pas être refoulés en arrivant, il fallait s’enregistrer 24h à l’avance avec le numéro du siège occupé. Pour les informations les plus récentes sur ce sujet voir: https://visaguide.world/europe/spain-visa/requirements/health-control-form/ 
  • Je signale que l’avion était plein à craquer, que -à part le port des masques- il ressemblait à n’importe quel autre vol en période de pré-pandémie, et que –mis à part les annonces sur la sécurité liés à l’enlèvement des masques pendant les repas et avant de quitter l’avion- tout s’est passé comme d’habitude.
image d’illustration
  •  Au débarquement à Barajas m’attendaient couloirs, tapis roulants, escalators et train-navette (rempli à bord, sans aucune distance de sécurité car les gens montaient dans les wagons comme à l’heure de pointe pour sortir de là au plus vite à 6h du mat’, épuisés après 13 heures de vol) avant d’arriver au contrôle automatique des passeports (à faire soi-même), suivi d’un scanner des bagages cabine, pour en finir enfin avec le tant attendu « contrôle sanitaire ».
  • Eh bien, ce matin-là, le contrôle consistait en une table avec trois employés munis d’un lecteur de codes qui donnaient le OK une fois scanné le papier ou le portable ; puis, deux femmes habillées en blouse blanche qui demandaient le test PCR, en cherchant d’un coup d’œil rapide deux infos : date du test et résultat négatif. Temps total de la procédure : 20 secondes. Temps de préparation pour obtenir ces documents : deux jours. Niveau de stress au préalable : haut. Au point que, avant de partir, je me suis demandé s’il ne vaudrait pas mieux reporter ce voyage après le 01 juillet, une fois que le green pass UE serait enfin mis en application. Là, mis à part le délai, je n’étais pas certaine qu’une seule dose du vaccin (comme j’avais avant d’embarquer) aurait suffi comme laisser-passer.
  • Finalement, pour l’embarquement du vol Madrid-Turin, l’employée d’Iberia s’est juste contentée de nous demander si on avait rempli notre document sanitaire italien avec le code QR itou. Rien à montrer donc, la confiance règne. Tout le monde dit oui et embarque.
  • Nouvelle surprise : pendant le vol, l’hôtesse distribue le formulaire de rigueur et la plupart des passagers sont preneurs. Alors, ça veut dire qu’avant de monter sur l’avion ils avaient menti ? Pourtant, les termes du formulaire italien (en fait, un formulaire UE connu comme PLF ou Passenger Locator Form) sont draconiens : quarantaine obligatoire de 10 jours en arrivant, avertir les autorités sanitaires locales de notre arrivée sur le territoire et transfert vers le domicile où aura lieu la quarantaine par transport privé, pas publique.
  • Finalement, débarquement à Turin et surprise finale de taille : personne, mais vraiment personne à l’aéroport pour faire un quelconque contrôle. Bienvenus chez moi, pays de cocagne, terre où le je-m’en-foutisme est un style de vie.

Tout compte fait, je suis soulagée du fait que ce périple s’est passé dans le calme, sans cafouillages et sans la paranoïa excessive avec laquelle on cohabite depuis mars 2020. Franchement, vu les conditions assez strictes affichées tant par les autorités sanitaires des trois pays et les respectifs ministères de l’intérieur que par la compagnie aérienne, je m’attendais à bien pire.

Je m’estime une voyageuse plutôt responsable et, pour cela, je n’avais pas de crainte sur le bon déroulement de mon périple ayant tous mes papiers en règle. On connaît bien les déboires de l’administration dans nos pays respectifs, mais on est aussi heureux que, malgré les erreurs de communication si fréquents depuis le début de la pandémie, on puisse toujours et encore jouir de nos garanties et de nos libertés personnelles. Entre autres, le droit à voyager.

Nous autres, citoyens des pays latins, pestons souvent contre nos gouvernements et institutions pour leur manque de sérieux. Certes, en matière de contrôles en tout genre, la Chine, la Corée du Nord ou encore Israël font nettement mieux que nous. Ceci dit, j’ai appris à vivre dans le système D et dans l’à-peu-près depuis mon enfance et ne suis pas prête à renoncer ni à mes droits (surtout au droit de parole !), ni à la confiance que j’ai dans mes concitoyens et concitoyennes européens que, j’en suis sûre, partagent mon dépit, mais aussi mes mêmes valeurs. Giorgia Baldari “

Nous sommes heureux que cette passagère n’aura subi en fin de compte que très peu de contrôles malgré le fait de venir d’un pays en zone rouge et sans motif impérieux. Demain, elle pourra venir en France sans problème.

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