25 avril, 2024
spot_img

Un pays sous les projecteurs : Haïti

Nous nous sommes habitués à n’avoir que de tristes nouvelles sur cette île des Antilles qui partage son territoire avec la République Dominicaine. Images de destruction et de désespoir, famine, tremblements de terre, puis le tout récent assassinat du président ; cette jeune nation est gangrenée par la corruption et les indices de pauvreté sont alarmants.

L’industrie cinématographique haïtienne est petite et plutôt terne. Il n’y a pas beaucoup de films ou de documentaires tournés sur place ; un peu par manque de ressources pour former des locaux avec les compétences techniques nécessaires pour soutenir l’industrie, un peu parce qu’il n’y a pas beaucoup de normes ou de législations pour l’industrie cinématographique en Haïti, ce qui n’est pas souhaitable pour de nombreux producteurs à la recherche d’un lieu de tournage. Au final, lorsqu’un réalisateur audiovisuel veut dépeindre Haïti, la production finit par choisir un autre pays latino-américain plutôt que de le faire sur place.

Cependant, on a sélectionné quelques films pour commencer à explorer ce pays par le cinéma.

Haïti est, un peu à ses dépens, intimement associé au vaudou. En 1987, le réalisateur américain Wes Craven a tourné sur place L’emprise des ténèbres, un film fantastique avec une portée géopolitique dans un pays en proie au chaos et à la guerre civile à la veille de la chute du président Jean-Claude Duvalier. Il s’agit du voyage d’un anthropologue qui se rend sur l’île pour le compte d’une société pharmaceutique étasunienne afin d’enquêter sur un produit de magie noire en vue de sa potentielle commercialisation.  Cette drogue vaudou, qui peut transformer les gens en zombies, est en fait un puissant anesthésique. L’avidité et le cynisme des grandes multinationales rencontrent la violence de la dictature et l’extrême pauvreté des Antilles. Malheureusement, l’importun visiteur obtient plus que ce qu’il avait prévu lorsqu’il rencontre des tortionnaires et des sorciers dans son approche anthropologique de la figure du zombie qui confronte en Haïti les superstitions vaudous avec la menace physique des tontons macoutes.

Meurtre à Pacot, film très puissant du réalisateur haïtien Raoul Peck sorti en 2014, se situe dans les ruines d’un quartier chic de Port-au-Prince, peu de temps après le séisme du 12 janvier 2010. Un couple de bourgeois aisés campe dans ce qui reste de sa luxueuse villa, en partie en ruines. Pour tenter d’éviter la démolition, les propriétaires décident de louer le premier étage, encore habitable. C’est alors qu’arrivent Alex, un blanc européen qui fait partie des équipes de secours et qui bénéficie d’un salaire garanti en tant qu’humanitaire. À la grande surprise du couple, Alex se présente avec sa maîtresse haïtienne, Andrémise, une jeune femme affranchie, bien décidée à échapper au désastre ambiant en attirant des prétendants étrangers. Alors que la terre tremble de répliques, le couple autrefois privilégié et maintenant faible et sans défense ouvre enfin les yeux sur les contradictions dramatiques de la société haïtienne

Réalisé par Richard Sénécal, Cousine est un film dramatique de 2006 qui raconte la vie de Jessica, une jeune fille haïtienne vivant à Port-au-Prince (où le film a été tourné) avec Margareth et Gasner, les amis de son père qui est parti vivre aux États-Unis. Mais tout change lorsque son père décède. Elle est bientôt sans abri et elle doit se rendre chez son amie Johanne. Celle-ci est une fille sans ressources qui pour survivre doit jongler avec des nombreux amants. Très vite, Jessica se retrouve dans une situation semblable et le film examine les choix désespérés que les jeunes femmes doivent faire pour assurer leur survie dans un pays politiquement instable.

C.A.T.

A découvrir dans la même catégorie..

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

L'Actualité du jour