18 avril, 2024
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Le Mexique accuse les grandes marques de vêtements d’appropriation culturelle

Cela fait plusieurs mois que le Mexique mène une contre-offensive face au plagiat du savoir-faire ancestral de ses artisans textiles. Le pays invite des stylistes étrangers à dialoguer avec les communautés indigènes pour jeter les bases d’une mode plus équitables.

Le pays avait déjà protesté auprès de grandes marques de vêtements

De grandes enseigne comme Zara, Anthropologie ou Patowl avaient reçu des protestations pour avoir utilisé des motifs et d’autres éléments de textiles indigènes mexicains dans leurs collections sans autorisation. Le ministère de la Culture au Mexique avait envoyé des courriers afin de clarifier publiquement pour quels motifs « la propriété collective » des peuples autochtones de l’Etat méridional d’Oaxaca avait été privatisée. Le ministère demandait comment ces grandes marques pourraient indemniser les communautés affectées.

Une ceinture ZAZA avait des éléments de la culture mixtèque

Dans le cas de la firme espagnole Zara, le ministère a indiqué qu’une robe midi avec une ceinture incorporait des éléments de la culture mixtèque, de la municipalité d’Oaxaca à San Juan.

La créatrice Isabelle Marant s’était excusée

D’autres marques et designers avaient été ciblés

Les shorts brodés Marka de la marque américaine Anthropologie contiendraient des éléments de la culture du peuple mixe, et Patowl, est accusé d’avoir fait une “copie fidèle” des vêtements traditionnels du peuple zapotèque pour sa gamme de T-shirts imprimés Tops. La créatrice de mode française, Isabel Marant, au sujet de sa dernière collection qui, selon elle, exploitait commercialement des motifs indigènes. Cette dernière s’était excusée ! Enfin, la designer Carolina Herrera et les sociétés espagnoles Rapsodia et Mango ont également été distinguées pour s’être appropriées des créations mexicaines.

Une nouvelle démonstration contre le plagiat

Le ministère de la Culture a réuni des dizaines de créateurs indigènes dans l’immense parc des Pins (los Pinos), l’ancienne résidence des présidents mexicains rendue au public. Cette démonstration, sous forme de marché, intitulée “Original, l’art textile mexicain” proposait à la vente des vêtements et des accessoires comme l’incontournable “huipil”, blouse blanche traditionnelle en tissu de coton aux motifs finement brodés. Le gouvernement a surtout voulu un rendez-vous militant contre le plagiat des motifs, des broderies et des couleurs chatoyantes des communautés du Chiapas ou de Oaxaca par des maisons de modes étrangères.

Des stylistes sont venus de Paris

Deux jeunes stylistes sont venus spécialement de Paris afin de discuter avec Ignacio Netzahualcoyotl et Christian Janat, qui dirige un atelier dans l’Etat de Tlaxcala à l’est de Mexico. « Le plagiat est le fruit d’une absence de communication. La communication permet de dégager des accords », résume Ignacio Netzahualcoyotl après la rencontre.

Il suffit d’aller sur le web pour découvrir des quantités de copies

Dans les allées du marché, les artisans indigènes se plaignent de découvrir sur internet des copies plus ou moins fines de leur tissu. « Il y a quelques mois, nous nous sommes battus, parce nous avons trouvé un « huipil » reproduit par ordinateur, s’offusque Candy Margarita de la Cruz Santiago, une jeune couturière de l’Etat du Oaxaca.

Le Mexique va s’adresser à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle

Le Mexique demande également une discussion au sein de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Il faut appliquer la loi contre les auteurs de plagiat.

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