Dimanche 29 décembre à 8h54, le vol 7C2216 de Jeju Air est autorisé à atterrir. Les pilotes se sont dirigés vers la piste 01 de l’aéroport international de Muan. Trois minutes plus tard, la tour de contrôle les avertit de la présence de volées d’oiseaux à l’aéroport. Jusque-là, tout était routinier.
Mais ensuite, quelque chose s’est très mal passé. À 8 h 59, l’équipage du Boeing 737-800 de Jeju Air a déclaré une urgence et a transmis par radio l’appel de détresse en évoquant des impacts d’oiseaux. La vidéo ci-après montre un moteur heurté par des oiseaux.
Après un virage serré à droite, les pilotes ont visé la piste de l’autre côté. À 9 h 01, ils ont été autorisés à atterrir sur la piste 19. Le Boeing s’est posé sans train d’atterrissage et a glissé le long de la piste pratiquement sans freiner. Il s’est écrasé contre un mur, s’est brisé en deux et a pris feu en faisant 179 morts.
Depuis lors, la cause exacte de cet atterrissage si désastreux reste un mystère. Une chose est claire: une volée d’oiseaux ne peut à elle seule être responsable de l’accident et cela n’explique pas pourquoi le train d’atterrissage n’a pas été sorti lors de l’atterrissage.
Des habitats d’oiseaux à proximité de l’aéroport
L’aéroport de Muan se trouve dans un habitat naturel problématique. En 2020, une commission d’experts a préparé un rapport pour le gouvernement sud-coréen sur l’extension des pistes. Elle a mis en garde contre « un risque substantiel d’impacts d’oiseaux lors du décollage ou de l’atterrissage d’un avion », comme le signale le journal coréen Korea Herald.
Trois habitats d’oiseaux sont situés à proximité de l’aéroport, à proximité du bord de mer et d’une zone humide. On y trouve des pies, des moineaux arboricoles, des hérons cendrés, des hirondelles domestiques, des faisans à collier, des grandes aigrettes et des tourterelles, des colverts et des goélands cendrés. A cette époque, les contrôles avaient permis d’identifier jusqu’à 17 000 oiseaux dans la zone.
L’aéroport avait pris des mesures, mais…
Comme de nombreux aéroports, Muan est également conscient du problème. L’aéroport sud-coréen utilise des canons à blanc et d’autres signaux acoustiques pour effrayer les oiseaux. Cependant, le rassemblement des volatiles ne peut être complètement évitée. En effet, les oiseaux migrateurs préfèrent les zones optimales pour les vols longue distance, selon un rapport de l’Institut coréen de l’environnement, cité par le Korea Herald. Un endroit optimal pour un aéroport est également un endroit optimal pour les oiseaux migrateurs… Un problème de sécurité aérienne à suivre, et pas seulement en Corée!