« Et mon cœur se remit à battre » est le premier roman d’Éric Grange, qui a eu la gentillesse de faire parvenir son ouvrage à Mister Travel.
Éric Grange, Agent de Voyages et conférencier, fonde en 2007 Oasis Voyages. Une agence thématique, qui ne propose que des « circuits accompagnés sur des lieux d’énergie et porteurs de conscience ». Il est singulier de proposer des voyages de groupes pour des clients à la recherche d’un développement personnel. Mais le monde suscite les contraires. Le jour et la nuit, l’immanence et la transcendance, le vide et le plein …
Tony, le héros du roman d’Éric Grange, apprend par son cardiologue qu’il ne lui reste plus que trois années à vivre. En quête de guérison il abandonne tout, pour un tour du monde initiatique. Les Pyramides d’Egypte, l’Île de Pâques, Les Marquises, le Pérou, Bali, le Ladakh, le Bush Australien, Éric Grange nous entraine dans un road-movie à la recherche des croyances ancestrales. L’auteur, globe-trotteur spirituel, connaît parfaitement ces lieux d’énergie, son héros n’a plus qu’à se glisser dans ses pas. Tony rencontrera même, dans un tête à tête surprenant, le dalaï-lama qui lui conseillera d’accepter sa souffrance. Ce cœur malade déçoit Tony, mais il doit l’innocenter car ce cœur n’est pas divin. Il est simplement humain, simplement parfait. La faute de Tony c’est de ne pas assumer la faiblesse de son cœur. Pour être guéri notre héros devra l’aimer.
Avec « Et mon cœur se remit à battre » Éric Grange délivre un roman militant : il n’y a que la foi qui sauve. C’est un roman qui passionnera tous ceux que notre monde occidental ne satisfait pas. Tous les déçus de l’insuffisance de notre raison qui n’est qu’un processus sans fin, tous ceux qui mettent en priorité ce que l’on ne voit pas, par rapport à ce l’on voit. L’auteur s’adresse à ceux qui ont décidé de croire en ce que l’on n’a jamais vu, alors que la réalité nous révèle le sens contraire. Pour l’auteur croire est une lucidité face à l’insuffisante de notre condition, et à travers son héros il invite les consciences déçues, à s’ouvrir pour ce qui les dépasse dans un rapport paradoxal au réel. Une transcendance qui permet de dépasser les limites de l’expérience immédiate, l’immanence.
Croire n’est pas une évidence, mais dans la solitude des vies c’est pratique. On peut croire au vrai comme au faux, à chacun sa vérité. Le risque serait de diaboliser la raison ce qui conduirait à la folie, mais tel son héros, Éric Grange, invite le lecteur à voyager en conscience pour grandir en amour.
Jean-François Colonna Mars 2021.
Et mon cœur se remit à battre -Éric Grange – Leduc.s éditions – 203 pages
