19 avril, 2024
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Un pays sous les projecteurs : L’Afrique australe et le variant Omicron

Ce que les épidémiologistes ont dit qui arriverait est arrivé : laisser des zones de la planète non couvertes par la vaccination anti-Covid est une roulette russe. Si les régions les plus pauvres et reculées d’Afrique ou d’Asie ne sont pas protégées, personne ne l’est car, on l’a vu, partout où une variante se développe, elle atteint aussi l’autre bout du monde en un clin d’œil. Après l’annonce du développement de la nouvelle variante Omicron, l’écrasante majorité des médecins spécialistes en épidémies ont à nouveau insisté sur le fait que des variantes résistantes au vaccin du virus vont apparaître si la couverture vaccinale n’est pas rapidement augmentée à l’échelle mondiale.

En Afrique du Sud, le nombre de nouveaux cas double tous les cinq jours, à savoir, le rythme le plus rapide de contagions enregistré depuis le début de l’année. Face à cette nouvelle vague de pandémie, l’Afrique australe est la plus durement touchée, mais c’est surtout l’écart vaccinal avec les pays du nord qui inquiète l’OMS.

Selon les données du Fonds Monétaire International, l’Afrique du Sud et le Botswana ont acheté des doses de vaccins suffisantes pour assurer un bon programme de vaccination à la population. Le problème est que les livraisons se déroulent lentement et donc, dans les deux pays, on s’attend à ce que d’ici la fin de l’année, il y est suffisamment d’ampoules effectivement disponibles pour terminer le cycle de vaccination, et cela, pour seulement 39% de la population. À l’heure actuelle, au Botswana, seul un habitant sur cinq est complètement vacciné, alors qu’en Afrique du Sud, c’est à peine un sur quatre.

Pfizer a promis plus d’un milliard de doses mais en a actuellement délivré 121 millions. Moderna, quant à elle, s’est engagé à fournir 252 millions de vaccins, en a livré 15 millions. L’Allemagne, le Japon et l’Italie, entre autres, sont parmi les pays qui s’opposent à la libéralisation des brevets qui contribuerait à améliorer la distribution des doses, mais qui réduirait les profits des laboratoires pharmaceutiques. D’ailleurs, tant que les pays les plus riches se donneront eux-mêmes la priorité absolue, jusqu’à s’emparer des doses déjà achetées et destinées à l’étranger (comme c’est le cas des États-Unis) cette condition de disparité est vouée à se perpétuer à jamais.

De leur côté, les laboratoires pharmaceutiques privilégient celui qui paie le plus et en premier lieu. On arrive ainsi à des chiffres tragiques sur la couverture vaccinale dans les pays les plus pauvres et sur les piètres résultats du programme Covax qui devrait leur assurer des doses. Le chiffre le plus alarmant concerne les pays subsahariens, où vivent 770 millions de personnes et seulement 4% de la population est vaccinée.

Ci-après, une poignée de films et documentaires qui traitent du problème sanitaire en Afrique :

The last face (2016) un film américain de Sean Penn qui raconte la romance entre une humanitaire et un médecin de l’organisation Médecins du Monde. Le docteur Miguel León (Javier Bardem), connu pour son engagement politique dans les camps de réfugiés sahraouis, tombe amoureux de Wren Petersen (Charlize Theron), ambassadrice auprès des Nations Unies, médecin et directrice d’une ONG, paralysée par la violence inouïe de la guerre civile et par son impuissance à changer le cours des choses. Hélas, un film hollywoodien rempli de bonnes intentions et de clichés.

La leçon e-bola (2015) un film de fiction italien de Christian Marazziti qui raconte l’histoire d’un groupe de six chercheurs, venus des quatre coins de la planète pour participer à l’élaboration d’un vaccin contre le virus Ebola. Lorsque l’un d’entre eux contracte le virus, une course contre la montre commence alors pour leur survie. Inspiré des témoignages de scientifiques et de médecins en contact direct avec la maladie, le film se veut le plus fidèle possible à la réalité humaine et scientifique.

Contagion (2011) un thriller signé Steven Soderbergh dont les nombreuses similitudes de son scénario rappellent l’actuelle épidémie de coronavirus. On suit l’expansion planétaire d’une infection respiratoire mortelle, initialement transmise à Hongkong par une chauve-souris à un porc puis à une patiente zéro, femme d’affaires en voyage professionnel (Gwyneth Paltrow) qui importera le virus à son retour aux États-Unis. Soderbergh décrit avec une grande minutie la progression des symptômes, les protocoles scientifiques, la paranoïa mondiale, la course contre la montre pour stopper l’épidémie…

Les médecins volants de l’Afrique de l’Est (1969) est le premier d’une longue série de films documentaires que l’allemand Werner Herzog réalisera tout au long de sa carrière. Il  suit ici le travail de huit médecins allemands et anglais qui interviennent au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie à bord de petits avions qu’eux-mêmes pilotent. Depuis leur base de Nairobi, ils opèrent dans un périmètre correspondant à trois heures de vol. Ils viennent ponctuellement seconder un centre hospitalier pour une opération complexe, prêter main forte à un centre de soin, ou plus régulièrement apporter une aide médicale à des régions qui n’ont aucune infrastructure ou personnel soignant.

C.A.T.

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2 Commentaires

  1. Tres intéressant cet article.. Quelle tristesse qu’il n’y ait pas plus, de concertation au niveau mondial..
    La Pandémie ne pourra pas être éradiquée si seuls les pays riches peuvent avoir un taux de vaccination proche de la totalité de leur population..

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