On vit une époque formidable : en tapant le mot pop-corn sur Google ce n’est pas la recette et encore moins la définition de ce mot anglais désignant les graines de maïs gonflées par la forte chaleur de la cuisson, mais une application pour le streaming des vidéos par internet connue sous le nom de Popcorn Time.
Il faut reconnaître qu’il y a un lien étroit entre le nom et l’usage de ce logiciel et la céréale soufflée, car le pop-corn est généralement vendu dans les salles de cinéma, d’abord aux USA, ensuite dans le reste du monde qui trouve cool l’American way of life. Ce symbole de l’industrie cinématographie nord-américaine associé aux moments de détente et de récréation représente un commerce très lucratif, mais véhicule également un imaginaire associé aux pires navets de Hollywood, aux cornets géants de cette pitance pas très saine car contenant des graisses, du sel et des sucres et encore aux bruits faits par des rustres mangeurs à gueule ouverte qui peuplent les salles obscures.
Parlons régime maintenant. Cent grammes de maïs à éclater contiennent presque 400 calories, sans compter le méga verre de soda sucré qui généralement l’accompagne. Pensez-vous tenir l’intégralité de la projection (120 mn en moyenne) dans votre confortable siège capitonné et vous cantonner à seulement 100 petits grammes ? Je vous lance ce défi. Le pop-corn est une porte ouverte à la surconsommation ; sinon, comment vous expliquez-vous la pléthore de méga bacs blancs et rouges à rayures échoués sur les fauteuils et désespérément vides à la fin de la séance ?
Ne nous voilons plus la face : cette odieuse habitude alimentaire fait rimer salle de cinéma avec sale. Pour preuve, les restes piétinés et incrustés dans la moquette, les accoudoirs et des housses des fauteuils pleines de traces graisseuses, sans parler des pouvoirs cachés du maïs, un féculant très efficace dans la production de gaz intestinaux. À en croire que même l’embarras social ne fait reculer les mangeurs invétérés de ce détestable encas !
C.A.T.
