20 avril, 2024
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Une destination, une chanson : Nouvelle-Orléans … de La Femme

Qu’est-ce que c’est dans l’air du temps ce groupe français multiforme ! Formé à l’origine par deux amis de Biarritz, ils ont depuis incorporé cinq chanteuses dans leurs rangs, toutes venues d’horizons artistiques divers, pour devenir enfin un collectif musical très innovateur dans le paysage musical français.

Le morceaux Nouvelle-Orléans est assez représentatif du style électro-pop du groupe, avec des touches jazz ici et là, sous un fond de synthés bien orchestré. Le vidéoclip est tout aussi originale, tourné au Privilège, le restaurant du Palace, la boîte de nuit mythique des années 1980, lieu hétéroclite de fêtes folles parisiennes et équivalent européen du célèbre et déchaîné Studio 54 newyorkais.

Sur le clip, on retrouve le chanteur en drag-queen dans une sorte de lyp-sinc battle (sauf que menée à travers un concours de danse jusqu’au bout de la nuit) le tout dans une ambiance clubbing freak, genre Pigalle-Michou rencontre les guinguettes des années folles. Autrement dit, plein de références culturelles croisées entre la France des racines et les USA où le groupe a ses adeptes. Pas si facile à décrypter au premier abord, à cause de l’espace-temps volontairement brouillé, mais on se laisse facilement séduire par la légèreté des images de cet étrange cabaret, par la voix douce de la chanteuse et par les paroles aux allures de confession intime.

Et la Louisiane dans tout ça ? Disons que la ville est un peu le prétexte des éternels ados de La Femme -désormais devenus adultes et musicalement plus mûres- pour faire un bilan sur leurs jeunes années et sur le présent : « J’ai parcouru le monde, et j’ai trouvé mon étoile. Et je ne veux plus de situation bancale. Maintenant, je veux retrouver le calme, et la paix dans mon âme, et je vivrai dans le temps présent. Mais le vague à l’âme ».

Par les temps incertains qui courent, on peut songer à une nostalgie de voyages faits et à d’autres restés dans le tiroir, en attendant des jours meilleurs : « Oui, j’irais retrouver la pureté de mes jeunes années et je ferai tout pour oublier ce qui s’est passé. Et si un jour je retourne à Nouvelle-Orléans et je prends le train, je repasserais devant ma maison, je repenserais à maman et à mon chien ».

En fait, la Nouvelle-Orléans serait cet endroit où d’entières générations des trentenaires et des quadras désabusé(e)s peuvent toujours aller chercher confort. Un endroit réel ou imaginaire, un peu vulgaire et un peu excentrique. Familier et étrange à la fois, à l’image du groupe lui-même.

C.A.T.

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