Ce tube écrit par Michel Berger en 1984 et interprétée par France Gall parle d’un acteur hongkongais (Bruce Lee ou Jacky Chan, peut-être ?) qui tournait des films aux États-Unis et rêvait de se blanchir la peau et se faire débrider les yeux pour ressembler aux locaux. De nos jours, et vu la puissance économique de la Chine, on reste plus sceptiques sur l’engouement de la chirurgie plastique qui vise à occidentaliser les traits. À vrai dire, les paroles de la chanson sont aujourd’hui un peu naïves.
Est-ce que le mythe de l’Occident comme espace d’accomplissement personnel fonctionne encore ? Je suis totalement incapable de décrypter si cela fait partie de l’imaginaire chinois ; cependant, il me semble utile de nous questionner comment la Chine se voit elle-même et comment nous autres, occidentaux, peinons à l’interpréter.
Prenons donc comme excuse la chanson de la semaine pour inviter les lecteurs de Mister Travel News à regarder ce pays sans préjugés mais sans concessions, et à comprendre ainsi que le “rêve chinois” qui a guidé les décisions politiques et économiques de ce pays pendant au moins sept décennies représente pour eux un objectif naturel, un acte de justice historique en quelque sorte. L’actuel gouvernement de Xi Jinping semble décidément être parti à la reconquête de la place centrale que le pays avait dans la civilisation et l’économie mondiales jusqu’au XVe siècle.
Il est évident que l’explication de l’émergence chinoise passe par la compréhension de son histoire économique : ses grandes épopées, les projections de ses grandes réformes, l’ampleur de ses acquis économiques et technologiques pour avoir ainsi une vision plutôt prospective de la situation actuelle de tensions commerciales, ou plutôt technologiques, que le géant asiatique connait avec l’Occident.
C.A.T.
