Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, a annoncé que les Émirats arabes unis investiraient 35 milliards de dollars dans le pays pour développer Ras el-Hikma, une nouvelle ville touristique située sur la côte méditerranéenne.
L’Egypte a besoin d’investissements étrangers
Le gouvernement égyptien compte sur les investissements étrangers pour faire face à sa crise financière. Le pays peine à rembourser sa dette extérieure, qui s’élève actuellement à près de 165 milliards de dollars. Récemment, un accord de 35 milliards de dollars a été signé entre l’Égypte et les Émirats arabes unis et prévoit le versement de 15 milliards de dollars en une semaine et de 20 milliards de dollars deux mois plus tard.
ADQ, le fonds souverain d’Abou Dhabi, achètera également les droits de développement de Ras El-Hikma pour 24 milliards de dollars. Le projet sera l’une des plus grandes villes nouvelles développées par un consortium privé. Quelque 11 milliards de dollars seront également consacrés à des investissements dans des « projets de premier plan à travers l’Égypte ».
Ras el-Hikma est un endroit situé à 350 kilomètres au nord-ouest du Caire
L’ADQ envisage d’en faire une destination touristique mondiale, un centre financier et une zone franche. Ce développement vise à renforcer le potentiel de croissance économique et touristique de l’Égypte. Le président Abdel Fattah al-Sissi a donné la priorité au développement du pays, mais les économistes critiquent les mégaprojets tels que les nouvelles villes, les trains à grande vitesse, les ponts et les routes. Selon eux, ces projets n’ont fait que vider les caisses de l’État et tripler la dette du pays.
Un aéroport qui desservira cette nouvelle destination
Un aéroport doit également être construit au sud de la nouvelle ville. Le projet devrait attirer huit millions de vacanciers supplémentaires par an.
À cette fin, l’Égypte lancera un appel d’offres international pour l’exploitation et la gestion des aéroports égyptiens, y compris l’aéroport international du Caire, a déclaré le ministre égyptien de l’aviation civile Mohamed Abbas Helmy
L’Egypte risque le défaut de paiement
L’Égypte est actuellement confrontée à un risque élevé de défaut de paiement sur ses dettes, derrière l’Ukraine en termes de vulnérabilité. Cela inquiète les experts, car les revenus du tourisme sont en baisse depuis des années. Les rebelles Houthis du Yémen ont lancé des attaques dans le golfe d’Aden et la mer Rouge, provoquant une diminution des recettes en dollars du canal de Suez, qui est un élément essentiel. passage pour le commerce mondial.
Par ailleurs, les envois de fonds des travailleurs égyptiens à l’étranger, qui génèrent bien plus de revenus que le secteur du tourisme et les frais de transit de Suez, ont chuté d’environ 30 % au cours du premier trimestre 2023-2024.
Le FMI (Fonds monétaire international) a accordé fin 2022 à l’Égypte un prêt de 3 milliards de dollars pour relever ces défis. Cependant, les tranches de prêt et les revues de programmes ont été reportées à plusieurs reprises jusqu’à ce que le Caire mette en œuvre des réformes économiques, notamment un « taux de change totalement flexible », comme le demandait le FMI.
