On ne veut pas casser l’ambiance, mais selon une étude, la pandémie aurait changé les habitudes de consommation de nombreuses personnes. L’expérience des crises précédentes a suggéré qu’il pourrait y avoir une augmentation de la consommation d’alcool à moyen terme, selon un rapport publié mercredi par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) basée à Paris.
Pour réduire le stress ?
Une consommation excessive d’alcool est assez courante après des événements traumatisants pour réduire le stress – cela augmente le risque de ramasser la bouteille. Covid-19 a sans aucun doute secoué les gens et les communautés du monde entier et créé les conditions pour des problèmes physiques et psychologiques à long terme, a-t-il déclaré.
La fréquence de consommation a progressé
“La pandémie a également mis en évidence les problèmes associés à la consommation nocive d’alcool – en particulier dans l’environnement familial”, écrivent les experts. Dans l’ensemble, la plupart des gens n’ont pas changé la quantité d’alcool qu’ils boivent – mais parmi ceux qui l’ont fait, une plus grande proportion a augmenté leur consommation, selon un article sur le sujet. De plus, la fréquence de consommation d’alcool a augmenté.
Certains pays sont particulièrement touchés
Les huit pays les plus affectés se situent tous en Europe centrale et orientale, avec de 1,4 à 1,8 année d’espérance de vie en moins, Lituanie, Russie et Pologne figurant en tête du classement. À noter que la France se situe juste au-dessus de la moyenne, tandis que la Turquie et Israël apparaissent comme les moins concernés.
Consommation régulière et “binge drinking”
Le constat est accablant : selon les tous derniers chiffres de Santé Publique France, 16.000 décès du cancer sont dus à la surconsommation d’alcool chaque année. Il faut dire qu’en moyenne, chaque Français de plus de 15 ans consomme annuellement près de 12 litres d’alcool pur. Le chiffre est certes en baisse continue depuis les années 1960, mais il reste très élevé et classe la France à la sixième place des 34 pays de l’OCDE en termes de consommation.
Deux problèmes ont été identifiés comme prioritaires. D’abord, celui de la consommation régulière d’alcool, qui concerne plutôt les plus âgés – une personne de plus 65 ans sur quatre boit de l’alcool quotidiennement. Et ensuite, le fameux “binge drinking”, surtout constaté chez les jeunes : 13% des 18-24 ans déclarent avoir été ivres au moins 10 fois dans l’année. Des excès qui entraînent notamment des cancers de la bouche, de l’œsophage, du larynx ou encore du foie.
En Allemagne : même constat
Selon le rapport de l’OCDE, l’Allemagne a l’un des niveaux de consommation d’alcool les plus élevés. Ils boiraient 12,9 litres d’alcool pur par personne et par an, ce qui correspond à environ 2,6 bouteilles de vin ou 5 litres de bière par semaine et par personne de 15 ans et plus. Un bon tiers des adultes (34 pour cent) boivent beaucoup au moins une fois par mois, c’est-à-dire plus de 80 pour cent d’une bouteille de vin ou 1,5 litre de bière par occasion. Selon le rapport, 3,5% des adultes en Allemagne sont dépendants de l’alcool.
La pandémie a également changé les endroits où les gens consomment
Alors que les bars et les restaurants ont été durement touchés par les fermetures, les magasins de détail et en ligne ont considérablement augmenté leurs ventes. Les premiers résultats indiquent que la probabilité de consommation excessive d’alcool n’a pas beaucoup changé à la suite de la pandémie.
Espérance de vie plus courte
Selon les analyses, l’espérance de vie pourrait chuter d’un peu moins d’un an au cours des 30 prochaines années en raison de maladies et de blessures causées par la consommation de plus d’une boisson alcoolisée par jour pour les femmes et d’un verre et demi pour les hommes.
