26 avril, 2024
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Un palais transformé en hôtel : Le Lake palace à Udaipur, point de départ d’une histoire d’amour

Le Lake Palace Hôtel est l’hôtel le plus féerique du monde. Dentelle de marbre posée sur les eaux bleues d’un lac, lorsque vous le voyez de loin vous croyez à un mirage. vous approchant, tout  un univers de légende s’éveille en vous : pour la première fois se concrétise devant vos yeux le palais irréel de la “princesse lointaine”des conteurs orientaux, avec ses colonnettes qui se mirent dans les ondes. Ce ne sont que dômes légers à abat-jour, patios secrets remplis de fleurs, chambres silencieuses et fraîches, terrasses au bord de l’eau.

Ms. Delia Narayan Contractor

Cet hôtel a été créé dans le palais d’été des maharanas de Mawar, construit en 1757, et la décoration est due à l’artiste américaine Delia Contractor, qui a longtemps vécu en Inde. Elle a conservé les mosaïques anciennes, les peintures et les miroirs d’époque et s’est inspirée, pour l’aménagement intérieur, des miniatures du XVIIIème siècle imageant la vie des princes indiens d’alors, tout en y ajoutant de confortables salles de bain. Le Maharana habitait à quelques centaines de mètres, sur la terre ferme,dans un autre palais, grandiose et bien moins poétique, enclos dans les murailles d’ Udaipur, ville fortifiée située dans les montagnes du Rajasthan.

On y arrivait en deux heures trente d’avion environ de New-Delhi ou de Bombay et on venait du bout du monde . On avait fui les encombrements, les embouteillages, le bruit, les files d’attente, et tout à coup…Ce calme , cette paix.

un petit bateau à moteur, tout tranquille avec tente-parasol rayée, nous prenait à l’embarcadère de la rive et nous menait en deux minutes au palais enchanté : on posait le pied sur le perron de marbre et oubliant tout on entrait dans le rêve.

Mais que venait-on faire ici ? Rien . Et c’est ça qui était merveilleux. On allait se relaxer, goûter la douceur de vivre dans l’air pur, le farniente. Il n’y avait pas de tennis ici, pas de golf, pas de club hippique. On ne s’y baignait pas. Pas de shopping extraordinaire en vue. Mais des promenades sur l’eau, des pique-niques dans une autre île-palais du lac Pichola,un coup d’œil aux palais et temples de la ville et puis surtout aller voir à une centaine de kilomètres d’Udaipur, Chittorgarth haut lieu de l’histoire Radjpoute et cadre grandiose au milieu duquel  se déroula la merveilleuse histoire d’amour que voici :

C’était en 1303. A Delhi régnait Allauddin Khilji. Dans l’un des palais de Chittorgarth ( Fort de Chittor), vivait la ravissante princesse Padmini, femme du Rawal de Chittor  Ratan Singh ( avant la proclamation de la République en 1947 les différents seigneurs de l’Inde portaient par ordre d’importance les titres de Maharana, Maharadjah, Rajah, Rawal ou Nabab ). Le charme de sa beauté était parvenu aux oreilles du puissant monarque de Delhi qui demanda à la voir. N’osant refuser cette faveur à son suzerain, le Rawal de Chittor mit cependant la condition que son épouse ne devra être contemplée que dans le reflet d’un miroir. Ce fut cependant suffisant pour que devenu follement amoureux, Allauddin voulut s’emparer de Padmini. Ne pouvant le faire par la force, il saisit par ruse Ratan Singh et l’emmena à Delhi en menaçant de le tuer si Padmini ne devenait pas son épouse.

Celle-ci essaya de lutter et elle aussi par la ruse feignant d’accepter le marché demanda pour seule condition de quitter Chittor entourée de de toutes ses suivantes. C’est ainsi qu’un beau jour  partit pour Delhi une colonne de palanquins aux coussins bourrés d’armes, dont les porteurs, comme les  soi-disant suivantes qu’ils contenaient, étaient des soldats déguisés alors que Padmini restait à Chittor, espérant la délivrance de son époux. Mais la tentative échoua . Allauddin vint assiéger Chittorgarth. La garnison se battit jusqu’au dernier homme. Après quoi Padmini et les trois mille épouses épouse des guerriers morts allumèrent le plus extraordinaire “sati” de l’histoire Hindoue.

Le sati était ce bûcher sur lequel autrefois, les veuves suivaient leur mari dans la mort. Il n’y eut ainsi aucun survivant.

Aujourd’hui le fort de Chittor reste, dans sa splendeur architecturale, le témoin silencieux d’un passé héroïque, que troublent seuls quelques voyageurs, à la recherche de l’ombre d’un destin.

Jacques BASCHIERI dit Vinicius

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