Les araignées frites sont l’une des spécialités culinaires du Cambodge, une véritable gourmandise dans la ville de Skun ou Skuon connue comme « Spiderville » à environ 70 km au nord-est de Phnom Penh, où les habitants de la région ont depuis longtemps l’habitude de les consommer en tant qu’encas quotidien.
De nombreuses petites échoppes qui se trouvent le long de la route qui mène vers la ville en proposent, tout comme des serpents d’eau embrochés et grillés, différentes espèces de crickets, des léthocères (ou punaises d’eau géantes), des vers à soie, de petites grenouilles, des sauterelles et des scorpions.
Les villageois les capturent dans la brousse environnante où les mygales vivent sous terre. Il s’agit d’une espèce particulière de tarentule de taille conséquente (à peu près de la longueur de la paume d’une main) appelée a-ping, connue aussi sous le nom de tarentule rayée thaïlandaise.
On fait macérer les insectes dans des jarres contenant du glutamate et du sucre avant de les plonger toujours vivants (et sans les vider des entrailles) dans l’huile bouillante avec quelques gousses d’ail pour ajouter plus d’arôme et, pour savoir quand la cuisson est prête, il suffit d’observer le raidissement des pattes.
La saveur rappelle, selon les morceaux, celle du poulet ou de la morue, un goût délicat donc, avec un contraste entre l’intérieur moelleux et l’extérieur croquant des cuisses qui contiennent peu de viande. Le corps et la tête contiennent une pulpe blanche tendre et l’abdomen (qui contient les organes, les excréments et les œufs) serait apparemment le morceau de choix selon les connaisseurs.
Comme beaucoup d’autres insectes, les araignées frites pourraient représenter l’une des recettes de l’avenir gastronomique, mais aurons-nous en Occident le courage de les manger ou de les cuisiner vivantes ?
C.A.T.
