Dans une interview accordée au journal économique Financial Times, Michel O’Leary, le patron de Ryanair, a subrepticement détourné l’attention sur les grèves dont la low cost irlandaise fait les frais en Espagne, pour pointer du doigt les conséquences que tant la pandémie comme le Brexit ont actuellement sur le trafic aérien.
A propos de la crise actuelle, O’Leary pense que les billets d’avion resteront chers pendant des années. “C’est sans aucun doute l’une des conséquences inévitables de la catastrophe du Brexit.” Selon lui, la sortie du Royaume-Uni de l’UE empêche les compagnies aériennes britanniques d’embaucher des travailleurs européens, ce qui exacerbe la pénurie de personnel cet été.
Les opinions très tranchés du patron du groupe Ryanair font souvent la une: “Avoir quitté le marché unique juste pour que les politiciens britanniques puissent dire ‘Nous avons fait le Brexit’, c’était le comble de l’idiotie. Cela a conduit non seulement au chaos général de l’été, mais aussi à la hausse des prix”.
Concernant la crise du carburant, O’Leary ne voit aucune amélioration rapide: “le kérosène restera “structurellement plus élevé pendant longtemps, jusqu’à ce que nous puissions rompre avec le pétrole et le gaz russes”.
En outre, une inflation élevée et de nouvelles réglementations environnementales entraîneraient une hausse progressive des prix de l’aérien. C’est pourquoi O’Leary croit que les prix des billets continueront d’augmenter, et cela pour les quatre à cinq prochaines années. Voler est « devenu trop bon marché pour ce que c’est. Je trouve absurde qu’à chaque fois que je prends l’avion pour Stansted, le train pour le centre de Londres coûte plus cher que le vol », a déclaré l’administrateur de la compagnie aérienne.
Ryanair “a gagné beaucoup d’argent” avec des prix moyens de 40 euros, explique le gérant. Cependant, cela n’est plus tenable à moyen terme: “C’est juste trop bon marché. Mais je pense que ce sera toujours très bon marché et abordable même à 50 et 60 euros.”
