Nous avions annoncé le débarquement de Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perrochat de la CFC (Compagnie Française de Croisières) comme nombre de confrères journalistes. Nous étions tristes pour les dirigeants et dans l’incompréhension d’une décision aussi soudaine.
Le fonds d’investissement alternatifs est anglais
Cheyne a été fondée en 1999 par Jonathan Lourie et Stuart Fiertz, qui sont actuellement respectivement Directeur Exécutif et Président de Cheyne Importante Management (UK). Cheyne Capital a créé son premier fonds durant l’année 2000, il se spécialise aujourd’hui sur des fonds en crédit corporate, equity et equity-linked. Cheyne est un des plus importants gestionnaires alternatifs d’actifs en Europe avec des mandats de gestion provenant de fonds pensions, de fondations, de family offices et de fonds de fonds. Le groupe emploie actuellement approximativement 140 personnes basées à Paris, Londres, New York et aux Bermudes.
Une décision financière
On peut présumer que la décision de Cheyne est liée aux résultats financiers. On peut être surpris par le départ des dirigeants après à peine 3 ou 4 mois d’activité. Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perrochat pensaient avoir du temps devant eux. Malheureusement, les gestionnaires de fonds ne voient que des résultats financiers. On peut estimer aisément que les dépenses engagées pour la rénovation du navire (le Renaissance), le retard des travaux et les dépenses d’exploitation ont été supérieures aux prévisions. La sentence est terrible car si le communiqué précise que les deux dirigeants de CFC sont au conseil de surveillance; la réalité est un débarquement pur et dur.
La mission de Philippe Mahouin ne va pas être simple
Il va devoir rassurer le marché sur la continuité de la Compagnie Française de Croisières. Philippe Mahouin, s’il évolue depuis longtemps dans le monde du tourisme, n’a pas une grande expérience de la croisière. Le nouveau patron de CFC, après avoir passé une décennie au Club Med, est resté moins de deux ans chez Ponant, entre 2011 et 2013, en tant que directeur commercial et marketing de la compagnie. Il a occupé les mêmes fonctions de 2013 à 2016 chez Seine Alliance. Il est ensuite passé par Vacance select avant d’arriver en 2019 au sein du groupe Belambra Clubs, où il était jusqu’en juillet dernier directeur Revenue Management, Distribution et Digital.
Poursuivre la mission mais en ayant l’oeil rivé sur les finances
Dans le communiqué, il indiquait :” Je suis très heureux de rejoindre CFC pour écrire avec l’ensemble des équipes le prochain chapitre de son histoire. Clément et Cédric ont bâti CFC sur une vision, celle de la croisière à la française, où le pavillon français incarne une expérience premium avec des navires à taille humaine. Les résultats de la première saison initiée fin juin sont très encourageants et valident ce concept. L’objectif pour CFC est de poursuivre cette vision, et accélérer son développement commercial en restant au plus près des attentes de ses clients “
Un concept validé
La grande majorité des passagers du Renaissance, en particulier les habitués des voyages maritimes, ont encensé le navire, la qualité de son service, sa gastronomie, ses spectacles et ses itinéraires très originaux. Le concept de croisières à la française imaginé par Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perrochat a ainsi été validé, comme le reconnaît d’ailleurs CFC dans son communiqué.
Une décision qui ne sera pas sans conséquences
Le choix de mettre sur la touche les deux principaux responsables de cette aventure est pour le moins risqué. Clément Mousset est un professionnel connu et apprécié par l’ensemble de la profession. Le réseau de distribution est clairement perturbé par cet important changement. On attend la suite car le fonds d’investissements est désormais braqué sur les résultats financiers. Il va, peut-être, falloir réduire les dépenses. Ce qui en période lancement est problématique.
Quid de Clément et Cédric qui ne resteront sûrement pas inactifs?
En attendant, on souhaite bon vent à Philippe Mahouin. Il a un sacré challenge!
