Nous avons évoqué le succès des compagnies aériennes chinoises face à leurs concurrentes européennes dans notre article du 2 septembre dernier. On apprend maintenant que la compagnie aérienne nationale allemande ne desservira bientôt plus quotidiennement Francfort-Pékin. Début août, British Airways avait déjà annoncé qu’elle ne desservirait plus entre Londres et Pékin à partir d’octobre 2024 et jusqu’en novembre 2025 au moins. Air China et China Southern, qui relient directement ces deux villes, exultent.
En grande partie, la victoire des compagnies aériennes chinoises sur les liaisons entre la Chine et l’Europe réside dans le fait d’utiliser l’espace aérien russe, contrairement aux compagnies européennes. Cela fait gagner du temps et du carburant.
En conséquence, Lufthansa met en moyenne 11h45 pour relier Pékin à Francfort avec son Airbus A340-300. Air China – partenaire de Star Alliance et en même temps concurrent de Lufthansa sur cette route – le fait en moins de 9h30 avec ses Boeing 777.
Grâce à la baisse des coûts de carburant et au gain de temps, les compagnies aériennes chinoises peuvent aussi proposer des billets moins chers sur les routes européennes. Afin de rester compétitives, les compagnies aériennes européennes -qui doivent déjà s’attendre à des temps de vol plus longs–, doivent également réduire leurs prix.
Résultat: alors que l’offre de vols dans la région Asie-Pacifique augmente rapidement, le groupe Lufthansa y gagne de moins en moins d’argent. Au deuxième trimestre 2024, leur chiffre d’affaires moyen y a chuté de près de 10 % par rapport au deuxième trimestre 2023. Il s’agit de loin de la plus forte baisse enregistrée par le groupe dans toutes les régions du monde.
