C’est un fait. Les montagnes respirent, elles émettent de l’anhydride carbonique, même en absence d’activité volcanique. Des chaînes comme l’Himalaya, nées d’une collision entre des plaques continentales émettent d’énormes quantités de CO2. Le gaz trouve sa source à 20 ou 30 km de profondeur, grâce à des réactions métamorphiques qui l’extraient des sédiments riches en carbonate.
Les géophysiciens népalais ont retrouvé les lieux de ces « exhalations » ; il s’agit des failles qui sont des sources thermales connues depuis longtemps. Sauf que, jusque-là, personne n’avait pu expliquer comment le CO2 se retrouve en surface sans l’aide des éruptions volcaniques. Les scientifiques ont analysé la poussée des gaz à travers les roches à travers des modèles thermodynamiques. Ils ont donc conclu que, selon certaines conditions de forte chaleur et de pression, les fluides provenant des entrailles de la terre ne peuvent pas se mélanger, et se séparent, assumant chacun d’eux un comportement distinct. Un peu comme l’eau et l’huile…
Sous terre, on retrouve deux fluides : une sorte de « saumure » dense, qui reste fermée en profondeur en imprégnant la roche ; et une vapeur riche en CO2, très mobile, qui remonte rapidement à la surface, sans être entravée par les roches qu’elle traverse. Un flux invisible qui vient de la nuit des temps… c’est la montagne qui respire.
C.A.T.
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