Jamais on n’aura été plus heureux d’exposer sa destination et d’accueillir le public « en vrai ». Après deux ans pour le moins insolites, Marianne Chandernagor directrice du SMT qui s’ouvrira ce 17 mars à Paris, le constate volontiers. Interwiew.
MTN : Pendant ces deux ans où le salon n’a pas pu se tenir, comment avez-vous travaillé ?
M.C. : c’était une période de flottement pendant laquelle nous avons juste pu prendre des nouvelles de nos exposants et mettre en place des événements digitaux comme la trentaine de conférences en ligne avec diverses destinations. Cette période nous aura fait tester de nouvelles solutions et je pense que le digital restera une dimension complémentaire mais, clairement, les rencontres de visu sont très attendues et jamais nous n’avons constaté autant d’inscriptions de dernière minute. Nous aurons, au plus, environ 15% d’exposants en moins.
MTN : A quoi est-ce dû d’après-vous ?
M.C. : Les exposants fidèles reviennent mais il reste un fond d’inquiétude, surtout pour certaines destinations à l’étranger qui n’ont pas encore une vision claire quant à l’ouverture de leurs frontières ou aux modalités administratives en vigueur. Par ailleurs quelques uns de nos exposants n’existent plus, essentiellement des réceptifs étrangers qui n’ont pas pu bénéficier des aides que nous avons obtenues en France et qui ont permis à beaucoup d’entre nous de tenir.
MTN : Vous attendez-vous à des questionnements spécifiques de la part des visiteurs ?
M.C. : Oui bien sûr et il se confirme qu’un nombre non négligeable de clients vont venir pour rencontrer des experts et trouver des réponses fiables et individualisées pour leurs projets de voyages. L’agence de voyage est une valeur sûre. Nous avons constaté cette nécessité d’être rassurés lors du Salon Tourissima qui vient de se tenir à Lille. D’ailleurs pour renforcer les réponses à ces demandes nous aurons, cette année, des consultations juridiques, des médiateurs, les Entreprises du Voyage et le Ministère des Affaires Etrangères sera présent pendant tout la durée du salon. Ce dernier mettra particulièrement en lumière le site Ariane que trop peu de voyageurs connaissent. Le site leur permet, lors de tout voyage, de recevoir en temps réel toutes formes d’alertes que ce soit d’ordre politique, sanitaire, météorologique…
Je pense aussi, que pour les visiteurs, trouver la bonne affaire ne sera pas prioritaire cette année alors qu’en général 30 % de nos visiteurs profitent du salon pour réserver leurs vacances. L’attente prioritaire sera le conseil. En tout cas, pour nous, ce salon sera un poste d’observation important sur l’état du tourisme.
MTN : L’irruption de la guerre russo-ukrainienne a-t-elle une incidence sur le salon ?
M.C. : Jusqu’ici non sauf, individuellement, pour d’éventuels opérateurs mono-destination ou transfrontaliers dans cette région mais ils sont peu nombreux et la plupart peuvent réorienter vers d’autres destinations
MTN : Concrètement y aura-t-il encore des mesures de sécurité sanitaire à observer pour les visiteurs et les exposants ?
M.C. : comme dans tout lieu où le passe vaccinal est obligatoire –et c’est le cas des salons-, le port du masque ne sera plus obligatoire. De même les dégustations sur les stands sont de nouveau autorisées.
Evelyne Dreyfus
En pratique :
Salon Mondial du Tourisme, Pavillon 4 de Paris Expo porte de Versailles
