Durable. Vous connaissez beaucoup de choses durables dans l’existence?
A moins que ce ne soit une référence au vieux slogan publicitaire des lapins Duracell… La planète ne s’use que si l’on s’en sert. A force de s’en servir en perfusion, c’est le mantra du moment « durable » qui s’use.
Déconstruisons: ça aussi c’est tendance. J’opte pour « responsable ». Histoire d’être durablement responsables. Parce que durable, ça fait penser à la responsabilité des autres. Et responsable plus engageant à titre personnel. C’est peut-être ce qui fait durer durable ? Vous me suivez ?
Parce que quand même, entre idéalisme et pragmatisme, il faut d’abord être responsables, non ? C’est-à-dire s’engager en continu et trouver des solutions qui respectent à la fois les besoins des gens et les impératifs économiques et sociaux. Un durable casse-tête, bourré de contradictions.
Problèmes de transports et de sur-tourisme mis à part, qui va renoncer aux recherches sur internet pour organiser son voyage ou à la quantité folle de selfies, MMS, likes et partages d’une gourmandise sans limite en énergie, passant par des serveurs qui tournent H 24 et 7 jours sur 7 (sans oublier les matériaux rares souvent extraits par une main-d’œuvre exploitée dans des conditions peu recommandables) ?
Certains logiciels nécessaires à nos activités sont d’ailleurs si voraces et en surpoids qu’on les nomme « obésiciels ». A côté, l’économie de serviettes demandée dans les salles de bains des hôtels ressemble à une farce.
Le tourisme est presque un cas d’école. Moteur économique essentiel pour de nombreuses régions, il provoque certes des effets néfastes sur l’environnement, la culture locale et les ressources naturelles. Ce qui n’empêchera nul pays de se glorifier d’avoir atteint des records de visiteurs et d’en espérer encore plus l‘an prochain. C’est moyennement responsable. Mais parfaitement durable.
