Qatar, Coupe du monde et corruption sont trois mots qui vont de pair depuis 2010, l’année où la FIFA a pris la décision controversée de confier à cet état du Golfe l’organisation de l’évènement footballistique.
En janvier 2013, la revue France Football avait mis le Qatargate en couverture: c’est sur leurs pages qu’a été expliqué le déjeuner à l’Élysée avec Sarkozy, Platini et les autorités qataries et où la FIFA a été accusée de laisser le Qatar l’acheter avec l’aval des fédérations française et des Émirats arabes unis.
A quelques jours de la révélation du scandale des parlementaires de l’UE – où tous les soupçons et les premiers éléments de l’enquête se tournent vers le Qatar-, et à quelques heures de la finale France-Argentine, voici une nouvelle affaire dévoilée par l’ONG Prisoners Defenders indiquant “la position active des gouvernements de la région de Calabre (Italie), du Qatar et du Mexique dans l’engagement de contingents de professionnels de la santé cubains dans des conditions d’esclavage”.
https://www.prisonersdefenders.org/category/medicos-de-cuba/
En 2019, le journal britannique The Guardian avait publié une enquête révélant que le personnel médical cubain au Qatar ne reçoit que 10 % de ce que gagnent chaque mois les professionnels de la santé dans les hôpitaux publics du Qatar, soit environ 1 000 dollars pour les médecins et 750 dollars pour les infirmières.
Le reste du salaire est donné au gouvernement cubain en vertu d’un accord non publié entre les deux pays. Le Qatar verse à Cuba entre 5 000 et 13 000 dollars par mois pour chaque professionnel de la santé, en fonction de la catégorie de travail. En d’autres termes, les médecins cubains gagnent un
salaire inférieur au seuil de pauvreté au Qatar, alors que le gouvernement cubain confisque jusqu’à 94 % de leurs salaires.
Nous, sur MisterTravel.news, nous avons publié à plusieurs reprises des articles pour informer les violations aux droits de l’homme, un sujet qui touche de très près l’univers du voyage et du tourisme international. Et même si notre intention n’est pas de gâcher la fête sportive de dimanche prochain, force est de constater que, une fois de plus, corruption, blanchiment d’argent et organisation criminelle ne riment pas avec démocratie et droits de la personne.
Que l’on soit fervents supporteurs ou, au contraire, que l’on n’ait rien à footre de cette Coupe FIFA 2022, il sera difficile d’oublier qu’elle est partie du mauvais pied et dans une partie du monde qui fait la une par ses paradoxes géopolitiques et sociaux.
Entre le Qatar propriétaire du PSG, Lionel Messi devenu ambassadeur du tourisme d’Arabie Saoudite (sic!), Platini et Blatter en prison avec sursis, les témoignages réguliers d’exploitation de la main d’œuvre étrangère dans le Golfe, et les pots de vins aux eurodéputés via le Maroc… décidément, les pétrodollars ont de beaux jours devant eux!
