20 avril, 2024
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La sélection du jour est : Africa, de Toto

Un hit, un tube, un succès planétaire des années 1980 que les radios du monde entier passaient en boucle bien avant la globalisation. Une de ces chansons dont tout le monde connait la mélodie, mais peu savent le titre et encore moins le nom du groupe qui la joue. Peu importait et peu importe encore, quelque chose avec “rain down in Africa”, pas trop clair, juste pour fredonner… mais la pluie en Afrique comme thématique pour une chanson me parait un sujet suffisamment rare et exotique pour qu’on y prête un peu plus d’attention.

A priori, le texte ne traite pas du réchauffement climatique avant la lettre, mais plutôt d’une envie d´’évasion, de retrouvailles avec soi-même dans des contrées lointaines, très probablement en Tanzanie ou au Kenya, vu que l’auteur nous met sur la piste du Kilimandjaro et du Serengeti. Sauf que, nous prévient-on, “elle” va arriver par le vol de midi quinze. Attends, attends… il y a un truc qui cloche la, tu veux dégager et ta nana est en train d’arriver ? Tu veux nous parler d’un tiraillement entre ta passion pour l’Afrique et ton amour pour elle ? A moins que “elle” ne fasse justement référence à ce continent au nom féminin… et, dans ce cas-là, que fais-je de tout ce qu’on m’a appris à l’école sur le neutre en anglais ? Trop imprécis, allons donc regarder le clip vidéo de près pour se faire une meilleure idée.

La vache, c’est pire encore. Mis à part un globe qui tourne (mais ça tourne aussi dans la chanson Stand de REM et pourtant tout le monde reste sur place), un intérieur entre l’étude notarial et le cabinet de curiosités avec des vieux bouquins, des peaux de zèbre et des masques accrochés au mur, le bouclier d’un guerrier qui cherche vengeance, et une lance qui traverse la pièce avant qu’elle (la pièce) ne prenne le feu, j’ai du mal à imaginer une histoire d’amour dans un tel capharnaüm tropical. Il parait que le clip fut tourné par Steve Barron, un pro de la vidéo musicale. Cet homme était surement un visionnaire : pas d’histoire linéaire, que du conceptuel centré sur le visuel, plutôt vide de sens j’ai envie de dire, ressemblant étonnamment à l’époque actuelle. Tellement contemporain, que la seule fille présente dans le clip ne s’intéresse qu’à son administration (au cas où vous n’aurez pas remarqué les gros plans sur ses grosses lunettes booky) et n’a strictement rien à faire du chanteur joufflu qu’elle balancerait bien sur #MeToo. Tu parles d’une love affaire interraciale… que nenni !

Toto, Africa, Toto IV

Si Edouard n’a pas réussi à me tuer, Toto m’a déboussolé. Drôle de nom pour un groupe de rock soft aux refrains collants. Un nom facile à retenir, ça oui. I bless the rains down in Africa… Comment ne pas bénir les pluies qui tombent sur l’Afrique, my dear Toto, l’image est belle, tout comme l’évocation des tambours et des hurlements des chiens sauvages dans la nuit, ou tes souhaits de faire le bien. Et c’est peut-être là qui se trouve la clef pour décrypter le texte, dans le volontariat en Afrique comme rédemption, pour guérir la chose effrayante que le chanteur et sa bande sont devenus. Tel un Terminator musical, le groupe formé en 1976 est toujours dans la course, ayant connu des dissolutions, des disparitions atroces, des changements de membres et multiples renaissances. Tellement mutant, que je ne saurais plus à qui m’adresser pour m’éclaircir. Je vous promets que, si je trouve le vieux sage de la chanson en chemin, c’est à lui que je poserai la question.

C.A.T.

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2 Commentaires

  1. Je connais cette chanson, mais je n’ai jamais compris les paroles – je ne savais même pas que ça parlait d’Afrique… Merci de cette découverte, Serge !

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