14 mai, 2024
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LE LIVRE DE LA SEMAINE : L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante

Paru en 2011, L’amie prodigieuse (L’amica geniale en italien) est le premier roman de la tétralogie homonyme d’Elena Ferrante, un nom d’auteur qui cache on ne sait pas quelle identité, si celle d’un écrivain ou d’une écrivaine. Il est largement admis que son nom est un pseudonyme, bien que cette hypothèse ne soit pas accréditée par l’auteur(e) lui, ou elle-même. Coup médiatique ou pas, ses livres connaissent un énorme succès auprès des critiques et du public, en Italie et dans le monde. La particularité de cette saga se trouve dans le récit de la vie commune des deux protagonistes auxquelles le lecteur peut facilement s’identifier.

La télévision a également contribué à faire connaître la saga à travers d’une série produite par Hbo et Rai Fiction, la télévision nationale italienne. A l’heure actuelle, la Rai diffuse la troisième saison, mais on trouve sur internet les épisodes précédents. La saga couvre plus de soixante ans de vie, au cours desquels les deux deviennent femmes, s’éloignent l’une de l’autre pour se retrouver, avec un entrelacement d’histoires et de sentiments qui tente de révéler le mystère de Lila, la brillante amie d’Elena, sa meilleure amie mais en même temps son pire ennemi.

Les quatre romans racontent la vie de deux amies issues d’un quartier pauvre de Naples au début des années 1950. Le premier tome s’ouvre sur le prologue de l’une des protagonistes, Elena Greco (Lenù), devenue écrivaine à l’âge adulte, qui raconte son passé et celui de sa meilleure amie Raffaella Cerullo (Lila). La voix narrative évoque la longue amitié entre elles à partir des années d’enfance – quand les deux étaient camarades de classe à l’école primaire – puis de l’adolescence. Les deux jeunes amies sont toutes les deux douées pour les études, mais seule Elena sera en mesure de les continuer, la famille Cerullo ne pouvant ni ne désirant les payer. Lila abandonne donc l’école et rejoint son père cordonnier à l’atelier familial. En arrière-plan, une multitude de personnages et la difficile vie dans le Naples de l’après-guerre.

Le deuxième volume, Le nouveau nom, commence exactement là où s’est terminé le tome précédent, au mariage de Lila, encore mineure. Ce sont les années de leur jeunesse, la décennie 1960. L’amitié entre elle et Elena se poursuit entre tendresse et envie, vraie vie et rebondissements, comme dans un polar des sentiments du quotidien. Une fois de plus Ferrante sait impliquer le lecteur, le laisser en haleine jusqu’à la dernière page, avec pour seule consolation de pouvoir reprendre l’histoire au volume suivant.

Celle qui fuit et celle qui reste est le titre du troisième livre. Lila et Elena sont désormais adultes, la première a un enfant et un mariage derrière elle, la seconde (l’alter ego de Ferrante ?) s’apprête à devenir écrivain. À travers les évènements des années 1970 et avec la maturité, leur amitié se complique. Après la fin de Le nouveau nom, nous découvrons que Lila a quitté son emploi exténuant à l’usine de charcuteries et tombée amoureuse d’Enzo, qui a toujours été son ami fidèle. De son côté, Elena (qui dans la deuxième série avait déménagé de Naples à Pise, pour fréquenter l’Université) se marie maintenant à Florence. Elena, quant à elle, devient une écrivaine à succès, mais dans son cœur reste l’amour pour Nino, rencontré dans son enfance.

La saga se conclut avec L’enfant perdu. C’est le temps de la maturité. Les deux femmes si différentes, que la vie a tenté en vain de séparer, se retrouvent dans la ville natale où leur amitié était née.

C.A.T.

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