La Floride, l’État américain qui a depuis longtemps choisi d’adopter une politique sanitaire résolument non restrictive, connaît actuellement une situation à peu près similaire à celle des autres 49 États. En effet, après avoir fait face à une nouvelle hausse suite aux fêtes de fin d’année, ce mois-ci, la courbe des cas a commencé à décliner malgré les décisions du gouverneur Ron DeSantis de ne pas imposer de restrictions au tourisme afin de surmonter la difficile situation économique qui se prolonge depuis le début de la pandémie.
DeSantis, qui a pris parti contre la ligne politico-sanitaire de l’administration Biden, n’est pas peu fier de ses choix car, à l’heure actuelle, il est évident qu’au point de vue des infections, les restrictions imposées par les autres États n’ont pas produit de meilleurs résultats.
Il faut rappeler que si, en 2021 la Floride a été largement pointée du doigt par les médias grand public pendant la période au cours de laquelle les pics de contagions ont été enregistrés, actuellement le « Sunshine State » a pratiquement disparu des radars. Comme le rappelle UsaToday, le troisième plus grand journal du pays, au début de la pandémie il n’y a eu qu’un seul confinement qui a duré un peu plus d’un mois, celui de la Floride. Par ailleurs, le gouverneur Ron DeSantis avait suspendu le 3 mai dernier les “ordonnances d’urgence COVID-19” et limité la capacité du gouvernement à imposer l’obligation du port du masque et de la distanciation sociale, alors que l’état d’urgence au niveau national n’a pris fin que le 26 juin 2021.
En plus, DeSantis a récemment signé un ensemble de lois contre les réglementations fédérales qui exigent que les travailleurs soient vaccinés, interdisant ainsi aux employeurs privés d’imposer une telle mesure et permettant aux employés de choisir parmi de nombreuses exemptions ou de les faire passer des tests périodiques aux frais des employeurs, qui, en cas de violation de ces directives, devrait payer une amende pouvant aller de 10 000 à 50 000 dollars selon la taille de l’entreprise. En Floride donc, les instances gouvernementales ne peuvent exiger la vaccination de personne, y compris les employés, et même les établissements scolaires ne peuvent pas demander aux étudiants de se faire vacciner. De plus, les écoles ne peuvent même pas imposer le port du masque, ni mettre en quarantaine les élèves en bonne santé.
Du point de vue du tourisme, cette politique de flexibilité – tout en maintenant les protocoles de base- semble avoir aussi été payante. Selon les communiqués de l’office de promotion touristique Visit Florida pendant le salon Florida Huddle qui s’est tenu à Tampa Bay fin janvier, ce succès est dû au fait que l’Etat n’a jamais arrêté ses campagnes nationales et internationales pour encourager les visiteurs à s’y rendre. Par ailleurs, la ville de Tampa a enregistré des records de visites pendant ces derniers mois, et la Floride a dépassé la ville de New York par le nombre de séjours de touristes étrangers. Sans doute, le fait que le passe sanitaire ne leur soit pas exigé et que le port du masque soit optatif pour les personnes vaccinées a joué en sa faveur. Signalons enfin que les touristes français ne représentent pas un segment considérable du marché réceptif en Floride, qui compte sur l’arrivée massive des Canadiens, Brésiliens, Colombiens, Mexicains et autres touristes sud-américains en premier lieu. Parmi les européens, les Britanniques suivis des Allemands sont les plus nombreux.
C.A.T.
