29 avril, 2024
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Flygskam: le retour du mouvement de ceux qui ont honte de prendre l’avion

Peut-on avoir honte de faire un voyage en avion, une chose si courante et souvent indispensable, pour des raisons professionnelles ou familiales ? La réponse est oui: de plus en plus de personnes se sentent coupables de prendre l’avion parce qu’elles considèrent que, ce faisant, elles contribuent au changement climatique.

Suède: les débuts de la militance

Le mouvement fly shaming était déjà répandu avant la pandémie. Des militants, notamment d’Europe et des États-Unis, se sont regroupés dans des clubs, des organisations et sur des comptes Facebook s’engageant à compenser l’empreinte carbone produite à chaque vol ou à ne plus voler et à opter pour des trajets plus courts par voie terrestre.

Les Suédois -Greta Thunberg en tête- pionniers de la sensibilisation au changement climatique, avaient forgé avant la pandémie le terme flygskam (honte de voler, littéralement). C’est précisément dans le pays scandinave où a vu le jour un groupe d’activistes regroupés au sein de l’organisation We Stay on the Ground, qui se plantaient devant les avions en préconisant les déplacements terrestres, soi-disant moins polluants.

Avant et après la pandémie

L’activisme contre l’avion s’est arrêté temporairement durant la pandémie. Moins de vols, moins de passagers et une réduction des émissions ont changé le paysage quand les avions étaient massivement cloués au sol. Mais ces derniers mois, avec des vols pratiquement normalisés, ce mouvement qui défend farouchement les déplacements terrestres, notamment en train, jugés moins polluants, s’est réactivé.

Le journal New York Times a consacré le mois dernier un long article à ceux qui ont renoncé par principe à voler “pour toujours” pour sauver la planète. La revie économique Forbes suggère que cette année la “honte de l’avion” reviendra dans diverses entreprises, promouvant moins de voyages de leurs dirigeants, comme un moyen démontrable de contribuer à l’environnement.

La décarbonisation… toujours et encore
En effet, les vols sont responsables de 2,5 à 3 % des émissions mondiales et représentent les émissions qui augmentent le plus rapidement. Les compagnies aériennes, conscientes de la gravité de l’urgence climatique, se sont engagées à atteindre zéro émission nette de CO2 en 2050, en suivant les directives de l’Accord de Paris de ne pas dépasser l’augmentation de température de 1,5 °C.

Parmi les actions de décarbonisation, on peut citer des avions plus performants en termes de consommation de carburant, la réduction des trajets à courte distance pour privilégier les déplacements en train en Europe et le développement durable des carburants à partir d’huiles végétales. En fait, plusieurs compagnies aériennes utilisent déjà de faibles pourcentages de ce biocarburant sur leurs vols, bien qu’il soit beaucoup plus cher.

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