La fermeture totale du tunnel du Mont Blanc pour 2024 -afin d’achever la reconstruction de deux portions de voûte de 300 mètres chacune- aura lieu pendant quinze semaines consécutives à partir de 17 heures du lundi 2 septembre prochain jusqu’à 17 heures du lundi 16 décembre.
Durant cette période prolongée, il est recommandé d’emprunter des itinéraires alternatifs comme le tunnel du Grand Saint-Bernard et le tunnel du Fréjus, le col du Petit Saint-Bernard et le col des Montets, qui risquent aussi tous deux d’être fermés en cas de fortes chutes de neige.
Ce chantier était prévu l’année dernière, mais n’a pu être réalisé en raison du glissement de terrain à Freney, en Maurienne, le 27 août 2023, qui a interrompu la circulation sur l’autoroute de Fréjus pendant quelques jours et qui bloque -jusqu’à présent- les liaisons ferroviaires directes entre la France et l’Italie à travers les Alpes.
Le prochain train direct Paris-Milan partira en 2025…
Le tunnel de la Brèche, où la voie ferrée est interrompue depuis août dernier -quelques kilomètres au-delà du tunnel ferroviaire de Fréjus- est long de 300 mètres. Il fait parti de la ligne historique Lyon-Turin, sur laquelle passent les trains à grande vitesse Milan-Paris qui sont bloqués d’Oulx (Turin) à Saint-Jean de Maurienne (France).
Trois mille tonnes de matériaux se trouvent encore sur le tunnel. Pour cette raison, la sécurisation de la zone pourrait se poursuivre au-delà de l’été. Le 10 janvier dernier, la SNCF a annoncé la reprise partielle du service ferroviaire, garanti sur le tronçon entre Oulx et Saint-Jean de Maurienne avec des bus, ce qui prolonge les temps de trajet d’une heure et demie supplémentaire.
Pour l’ingénieur en chef des chemins de fer français, la raison du démarrage des travaux en octobre prochain avec le probable report de la réouverture à 2025 est que l’état actuel du tunnel -construit entre 1869 et 1898- est encore inconnu.
En Savoie, les travaux s’éternisent…
SNCF Réseau procède en ce moment aux travaux de sécurisation du flanc de la montagne de La Praz d’où se sont détachés 15 mille mètres cubes de roches qui se sont retrouvées sur la voie ferrée et sur la route départementale 1006, bloquée également depuis le 27 août, ainsi que sur l’ autoroute A43, où la circulation se fait toujours sur 2 voies au lieu de 4.
La SNCF emploie 6 véhicules radiocommandés, trois pelles et autant de véhicules à chenilles, utilisés 7 jours sur 7. En parallèle, les travaux de déblayement pour sécuriser l’ensemble du rocher avancent, coordonnés par le Département de la Savoie, dans une montagne particulièrement sujette aux glissements de terrain. Ils devraient être achevés à la fin du premier semestre 2024. Les interventions sont réalisées de haut en bas pour sécuriser les zones instables et poser des filets métalliques afin d’harnacher les rochers et ainsi éviter de nouveaux éboulements.
Mont-Blanc, Fréjus, Tende… la traversée des vallées alpines est sérieusement compromise. A Vintimille, ce n’est guère mieux!
Outre cet énième report sur l’ouverture du Fréjus, la perspective de longues fermetures périodiques du tunnel du Mont-Blanc et les éternels travaux en cours au Col de Tende créent des sérieuses difficultés aux frontières pour le transport de marchandises et de personnes.
Concernant le chantier du tunnel de Tende, il n’en finit plus d’être repoussé après 10 ans de travaux, éboulements et inondations, et presque autant d’annonces d’une date de fin du creusement du nouveau tube du tunnel dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes). De plus, la SNCF Réseaux a annoncé qu’elle fermera la ligne ferroviaire Turin-Cuneo-Breil-Vintimille-Nice pour travaux, et ce du 2 septembre 2024 à décembre 2025.
Quant aux liaisons Nice-Vintimille, où la circulation est régulièrement perturbée depuis des années à cause de travaux, en 2021 la SNCF a officiellement perdu l’exploitation de la ligne TER Marseille-Toulon-Nice en région PACA au profit du groupe privé Transdev. Le changement d’opérateur sera effectif à partir de juillet 2025 pour cette liaison; de ce fait, la SNCF n’a aucun intérêt à assurer des investissements en infrastructure sur une ligne qu’elle n’exploitera plus sous peu.
Conclusion: pour se rendre en Italie (et vers les pays du sud-est de l’Europe) depuis la France, avec un réseau routier à moitié opératif et surchargé, des liaisons ferroviaires interrompues ou au ralenti, ce sont les low-cost qui se frottent les mains… bonjour les bonnes intentions écologistes!
