27 avril, 2024
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Un pays sous les projecteurs : Venise et la tourismophobie

La semaine dernière, le réalisateur espagnol Alex de la Iglesia (Le jour de la bête, La communauté) a présente Veneciafrenia (Frénésie de Venise) dans la 54è édition du festival du film fantastique à Sitges, sur la côte catalane. Amateur d’humour noir, le réalisateur a voulu s’attaquer à la tourismophobie dans ce long-métrage et a déclaré : « Mon intention est d’expliquer comment les êtres humains détruisent ce qu’ils aiment (…) Je suis conscient que je fais moi-même partie du problème car je suis aussi un touriste. Mais j’ai décidé de l’expliquer à travers un film qui cherche finalement à divertir ».

L’argument est plutôt simple : un groupe de jeunes touristes espagnols se voit impliqué dans un complot pour tenter de sauver leurs vies face à des manifestants violents contre le tourisme de masse et les navires de croisière qui envahissent la ville des canaux. Cela se veut une dénonciation contre le genre de tourisme qui tue les villes comme Venise ou Barcelone, en particulier celui des gros navires, qui n’apportent rien à la ville en termes économiques et qui altèrent profondément l’écosystème local.

Selon le réalisateur, dans le film, comme dans la vraie vie, les gens qui visitent les villes voient la réalité à travers un téléphone portable et transforment la réalité en une sorte de représentation théâtrale. Un peu comme la Venise vide où s’est déroulé le tournage s’est déroulé en plein confinement.

Depuis le début, cette Venise version excessive et hystérique pose le même problème que la grande majorité des films de la catégorie « slasher » (ceux avec la présence d’un psychopathe qui assassine brutalement des adolescents et des jeunes hors de la surveillance d’un adulte). La pulsion meurtrière est somme toute enfantine, l’explication de son origine est donnée sans véritable fondement psychologique et le seul intérêt du récit cinématographique porte sur les formes plus ou moins imaginatives du massacre et de l’entassement des cadavres. A vous donc de voir si cela correspond à votre quête de sensations fortes…

Enfin, rappelons que, d’après un décret mis en application depuis le 1 août dernier, les navires de plus de 25 000 tonnes brutes, de plus de 180 mètres de long ou de plus de 35 mètres de haut ne sont pas autorisés à naviguer dans les zones protégées de la lagune de Venise.

C.A.T.

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