Cette tendance n’a rien à voir avec la paresse, au contraire ces retardataires de la décision s’éreintent dans mille taches pour se détourner du sujet principal, de la décision majeure à prendre. L’impulsivité des sujets, semble être une des causes des procrastinateurs.
Cette tendance à remettre ses choix toujours à plus tard, devient insupportable quand elle atteint un responsable, femme ou homme, dont la vocation est de prendre des décisions. Elle est source d’anxiété pour les collaborateurs, dangereuse pour l’avenir de l’entreprise. Quand cette attitude à remettre toujours à plus tard ses décisions gagne le Président d’un pays, c’est tout un peuple qui bascule dans l’anxiété, et même dans la dépression. Attendre, et encore attendre une décision, annoncée avec tambours et trompettes, et qui n’en finit pas d’arriver, devient un supplice chinois.
Justement en parlant de Chinois, et si l’attitude de ce Président n’était en rien de la procrastination, mais une forme de sagesse chinoise. Le Taoïsme, le non-agir. Le Wu Wei, cet art de réussir sans essayer, une attitude de passivité où on doit laisser les choses agir par elle-même, aller dans le sens des choses. Le Dao de jing, le livre de la voie et de la vertu, est aussi un manuel politique : « C’est quand on agit le moins, que son action est plus efficace, la faiblesse est plus forte que la force ».
Et voilà, reconnaissons notre erreur de diagnostic, ce Président n’est pas dans la procrastination, mais dans la sagesse Taoïste.
Tout finit toujours par s’arranger… certains ont tendance à ajouter … même mal.
Jean-François Colonna
